Voici donc aujourd'hui, la première recette
inspirée par les romans de Donna Leon.
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Dans ses romans, elle ne mentionne,
le plus souvent, que le nom des recettes,
qui ne sont jamais décrites dans le détail,
comme dans certains romans de Camilleri.
Mais la cuisine a quand même une place importante,
car c’est autour de la table familiale que se retrouvent
Guido et Paola Brunetti et leurs deux enfants, tous les soirs,
pour parler et se raconter leur journée.
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Dans "Mort à la Fenice", le premier volume
des enquêtes du commissaire Brunetti,
paru en 1997 en France,
la gastronomie a une place mineure,
voire anecdotique, juste pour faire "couleur locale".
En rentrant chez lui, le policier sent une odeur de sauge et d'ail,
et sa femme lui signale ensuite qu'il y a du poulet et des artichauts au repas.
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Au fil des romans, l'auteure semble s'être un peu plus intéressée
à tout ce qui caractérise la cuisine vénitienne,
pas seulement pour faire "plus vrai",
mais, probablement, a-t-elle compris que cette cuisine,
et ses plats traditionnels, sont intimement liés à l'histoire de la ville..
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Dans le dernier roman, Le cantique des Innocents (Suffer the little children)
on a, d'ailleurs, beaucoup plus l'impression d'être à Venise,
comme avec cette évocation faite par Paola :
« …je suis allée me promener du côté de San Basilio, ce matin. Sans raison particulière ; je n’avais rien à y faire de spécial. Comme une touriste, je suppose. Il était encore tôt, avant 9 heures, et il y avait peu de monde. Je me suis arrêtée dans une pâtisserie où je n’avais jamais mis les pieds avant, et j’ai mangé une brioche d’une légèreté aérienne et but un cappuccino qui avait le goût du paradis. Le barman parlait de la pluie et du beau temps avec tous les gens et tout le monde parlait en vénitien, et comme quand j’étais petite, on se serait cru dans une petite ville de province endormie. […] C’était comme avant que des millions de personnes ne se mettent à débarquer ici. »p.107
Brunetti mange comme dessert une crème glacée à la figue
venant « de la boutique qui est à côté de San Giacomo dell’ Oro. »
Sont cités également des « crespelle » (des crêpes, salées, semble-t-il, mais sans plus de précision) et un « coniglio in umido » :
un lapin cuit avec « gli odori »,
du vin blanc et de la sauce tomate ;
bien qu’à Venise on cuisine plutôt le « spezzatino »,
le sauté de lapin aux champignons.
Puis un risotto aux poireaux et une daurade au citron.
Enfin, Brunetti est obligé de s’arrêter dans une trattoria pour manger quelques « cicheti »,
des fonds d’artichauts et du poulpe, « mais ces repas composées de bouchées qu’il était souvent obligé de prendre étaient l’un des plus détestables inconvénients de son travail. »
Ca, ce n'est pas très vénitien comme remarque...
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J'ai choisi, donc, pour inaugurer cette rubrique,
un Thon aux tomates séchées et aux câpres :
« …les steaks de thon préparés par Paola, qui avaient mijoté dans une sauce de câpres, d’olives et de tomates, paraissaient provenir d’une autre planète que les miettes indigestes de son sandwich de quatorze heures. » p 105
Je vous propose une version en légère contradiction
avec le texte, qui parle de "mijoter",
car ma sauce d'accompagnement se sert froide !
Mais rien n'empêche de la faire cuire avec le thon...
Ingrédients pour 4 personnes :
- 400g de filets de thon
- 6 quartiers de tomates séchées égouttés
- 10 olives noires dénoyautées
- 10 câpres
- 1 pincée d’origan
- 6 feuilles de basilic
- huile d’olive
- sel et poivre
Couper les tomates en petits morceaux, les mélanger aux câpres, aux olives coupées en 2, arroser d’un filet d’huile d’olive, saler et poivrer. Réserver.
Saupoudrer les filets de thon de basilic ciselé et d’origan, les faire cuire à la poêle avec très peu d’huile d’olive (ou au four préchauffé à 180°, environ 15mn).
Les disposer dans les assiettes de service, les assaisonner de la préparation aux tomates et servir aussitôt.
Bon appétit !
Aujourd'hui et demain, élections municipales à Venise, en plus des élections régionales
(Voir Venicedailyphoto :http://venicedailyphoto.blogspot.com/)