Pointu à Cassis

Pointu à Cassis
Pointu à Cassis (photo Toti)


« C'est ici un blog de bonne foi, lecteur.
Il t’avertit dès l’entrée que je ne m’y suis proposé aucune autre fin que culinaire et privée.
Je n’y ai aucune préoccupation de ton service ni de ma gloire.
Je l’ai consacré à la commodité particulière et gastronomique de mes parents et amis.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière culinaire de mon blog :
il n’est pas raisonnable que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain ».


mercredi 31 août 2011

A scuola di cucina (IX) : le régime crétois

Voici le retour de notre rubrique
"A scuola di cucina".
Cet article est né d'une discussion
entre amis
 autour de la "diète méditerranéenne"
et du fameux "régime crétois..."
Le supplément au dernier numéro de
"Sale e Pepe",
consacré à diverses recettes méditerranéennes,
nous a confortés dans l'idée d'écrire ces quelques lignes...


La Crète (Κρήτη)
 est une île splendide au sud de la Grèce,
de 260km de long sur 60 de large environ,
que j'ai eu la chance de visiter,
il y a plus de 30 ans...
Elle est considérée, géographiquement,
comme le lieu le plus au sud de l'Europe.


Elle fut le théâtre de combats très violents durant la dernière guerre : en 1941, les troupes grecques et anglaises résistèrent à l'attaque parachutiste allemande (opération Merkur) et infligèrent de telles pertes aux assaillants, avant de rembarquer vers l'Egypte, que les Allemands n'utilisèrent plus jamais, par la suite, de troupes aéroportées, en tant que telles. L'île se libéra toute seule de l'occupation allemande en 1944...


Héraklion,
ou Iraklio (en grec moderne Ηράκλειο)
est la capitale administrative de l'île.
Toutes les photos viennent du site
"voyagesenduo.com"
à cette adresse :


Le palais de Minos à Cnossos
où naquit
"la fille de Minos et de Pasiphaé"...
(pour l'animation des points rouges, voir le site,
"voyages en duo"...)


En 1956, une équipe de chercheurs américains, étudiant l’espérance de vie dans plusieurs pays, a eu la surprise de constater qu’une île de la Méditerranée, la Crète,  battait tous les records de longévité. Ils pensèrent alors que l’alimentation insulaire, à base de produits locaux tout simples, semblait jouer le rôle de fontaine de jouvence. Mais, depuis peu, on parle également de probables facteurs génétiques...

Le régime crétois (ou le régime méditerranéen) semble allonger l’espérance de vie et améliorer la santé en général, mais son efficacité est difficile à évaluer. Les études liées au régime crétois sont à utiliser avec précaution, car hors zone méditerranéenne, les personnes suivant ce régime sont souvent, par ailleurs, plus soucieuses de leur santé et plus attentives à mener une vie saine et des biais d'observation peuvent exister.

On peut indiquer toutefois qu’en Crète,  le taux d'infarctus est de seulement 38 cas pour 100 000 par an, contre 80 pour 100 000 dans le Sud-ouest de la France, 145 pour toute toute la France et 315 aux États-Unis….
Port de Réthymnon


Quelles sont les caractéristiques de
ce "régime crétois"
qui n'est d'ailleurs,
absolument pas un régime minceur ?
Fruits et légumes, céréales, poissons, huile d’olive
sont très présents ,
au détriment des viandes et des produits laitiers
qui ne doivent être consommés qu’en faible quantité.

Port de La Canée


Voici en 10 points,
quelques conseils
pour suivre cette diète méditerranéenne :
1. Utiliser exclusivement de l'huile d'olive comme matière grasse : jamais de beurre.
2. Consommer des légumes en abondance, peu traités, frais et locaux.
3. Ne pas hésiter à mettre beaucoup d’aromates et d’ail dans les plats.
4. Consommer des céréales (pain, pâtes, riz…), si possible complètes, et des légumineuses tous les jours : comme les lentilles, les haricots, les pois chiches…
5. Consommer des produits laitiers, en particulier des yaourts et des fromages, mais en petite quantité. Autre secret des Crétois : ils  consomment beaucoup de produits issus des laits de brebis ou de chèvre, moins gras que le lait de vache.
 6. Consommer du poisson.
 7. Préférer les viandes blanches et les œufs  aux viandes rouges et aux charcuteries.
 8. En dessert, manger des fruits frais et des noix et éviter les pâtisseries.
 9. Boire aussi un peu de vin (2 verres de vin rouge par jour).
 10. Avoir une activité physique régulière.

En résumé,
la pyramide du régime crétois :


Et pour touver plein de recettes
consacrées à ce régime,
voici un lien :

Bon appétit !

mardi 30 août 2011

Ma dernière séance (12) : les années 30

Voici le dernier extrait
de notre sélection des années 30,
avec "Entrée des Artistes" ;
qui nous permet de célébrer aussi
le soixantième anniversaire
de la mort de Louis Jouvet,
acteur emblématique de ces années-là
et mort sur scène comme Molière....


J'aurais pu citer
des extraits des films suivants :
"La Belle Equipe, La Règle du Jeu, La Marseillaise, L’Atalante, Zéro de Conduite, La Femme du Boulanger, Le Jour se lève, Boudu sauvé des eaux, Angèle, La Kermesse Héroïque, Le Roman d’un Tricheur, Le Crime de M. Lange, François Ier, Pépé le Moko, La Bête Humaine, Les disparus de Saint-Agil, ou Les Croix de Bois…."
mais il a fallu faire des choix
et se cantonner à 12 extraits
que je rappelle ici :

"La grande Illusion
Hôtel du Nord
Quai des Brumes
Prix de Beauté
La Bandera
Le Chien Andalou
Marius
Freaks
M le maudit
Le Schpountz
Drôle de Drame
Entrée des Artistes."

lundi 29 août 2011

Les recettes d'Emilie-Romagne - 2 -

Aujourd'hui,
nous parlerons
du vinaigre balsamique
qui est l'un des produits
les plus prestigieux d' Emilie-Romagne.

Ce produit merveilleux et hors de prix
est le résultat d'une élaboration longue et délicate
qui correspond à un savoir faire ancestral
de la région de Modène.
(Le mot balsamique n'est pas, à l'origine,
une appellation du vinaigre,
mais tout simplement un adjectif
qui existe en français et en italien
(balsamico)
et qui désigne quelque chose qui produit, contient du baume.
Le nom de « vinaigre balsamique » a été donné à ce vinaigre
car c'est le baume (exsudation physiologique présentée par certains végétaux)
des fûts de conservation qui donne au vinaigre son goût typique.) (souce Wikipedia)
On utilise principalement les variétés
de raisin blanc Trebbiano et Lambrusco.
Ces cépages blancs sont récoltés à pleine maturité
et pressés pour obtenir un moût de raisin
qui est ensuite cuit à feu doux pendant plus de 20 heures.
Cette cuisson permet une réduction
et une concentration indispensables pour la suite.
Ce sont dans les greniers des maisons de la région
que le vieillissement du moût cuit s'effectue en tonneaux ouverts.
Les températures élevées de l'été permettent une évaporation
et ainsi une densification du produit.


Chaque année pendant l'hiver,
 on transvase une partie du produit restant
dans un tonneau de plus petite taille
et on remplit à nouveau
 le tonneau initial du moût cuit de l'année.
Le vinaigre peut ainsi être réduit
au quart de son volume initial.
 Filtré, le vinaigre doit ensuite suivre l'étape la plus difficile
car il est vieilli dans des fûts de bois différents.
Tout le savoir-faire réside dans l'évaluation
du temps de fermentation
et de séjour d'un tonneau à l'autre
car il n'entre aucun autre ingrédient
dans la composition du vinaigre balsamique:
le vinaigre passe donc dans ces différents tonneaux :
tonneau de chêne de 50 litres, tonneau de châtaignier,
tonneau de cerisier, tonneau de frêne,
tonneau de mûrier puis mise en bouteille.


Il existe évidemment
 différentes qualités de vinaigres balsamiques !
On distingue :
 le vinaigre balsamique traditionnel de Modène
et le vinaigre balsamique de Modène.

Le vinaigre balsamique traditionnel de Modène
correspond à une appellation d'origine contrôlée
délivrée par le Consortium de la profession
(site officiel ici)
selon un cahier des charges de production très précis
et après une expertise gustative du produit.
Seuls deux vinaigres peuvent prétendre
à l'appellation traditionnelle :
ceux dont le vieillissement atteint 12 ans
et qui porteront l'appellation "affiné"
et ceux de 25 ans d'âge baptisés "extra-vecchio".
Il faut compter 200 € les 10 cl... (clic clic)
car ces deux produits  sont toujours embouteillés
dans des contenants de 100 ml appelés « Ampoules ».
Le vinaigre balsamique de Modène
(sans l'appellation traditionnel)
correspond lui à des  
produits soit plus jeunes (2 ans, 4 ans, 7 ans, 9 ans)
soit à des produits qui ne suivent pas le cahier des charges de production.
Dans cette catégorie on trouve principalement
des vinaigres appelés « industriels »
qui compensent maladroitement
leur non vieillissement par des ajouts de produits
tels que du caramel et des arômes.

Dans notre "cave à balsamiques",
on trouve essentiellement
ces types de balsamiques...



Il existe aujourd'hui de la crème de vinaigre balsamique
(ou du velours de balsamique)
qui est réalisée en mélangeant le vinaigre
à du moût de raisin cuit et du sucre.
Cette crème beaucoup plus onctueuse et solide
peut être utilisée
comme décoration sur les assiettes,
permettant de réaliser des dessins sur l'assiette
au moment de la dresser.

Une recette toute simple,
délicieuse,
même avec de la simple "crème" :
des copeaux de parmesan
et quelques gouttes de balsamique...
Le balsamique est délicieux
également sur une boule de glace à la vanille.



Et pour finir,
la "Frittata d'oignons au vinaigre balsamique".

 Ingrédients pour 4 personnes : 
8 œufs , 3 oignons, 1 gousse d’ail , 1 branche de romarin, huile d’olive, sel et poivre

 Faire revenir les oignons émincés dans un fond d’huile d’olive pour qu’ils soient à peine dorés.
 Battre les œufs, y ajouter un hachis d’ail et de romarin et mélanger le tout. Verser cette préparation sur les oignons. Saler et poivrer. Bien amalgamer les oignons et les œufs.
 Faire cuire la « frittata » de ce côté pendant quelques minutes puis la retourner et la faire cuire de l’autre côté. Il est possible également de mettre l’omelette au four pendant une vingtaine de minutes.
 Au moment de servir, verser quelques gouttes de vinaigre balsamique de Modène sur la « frittata ». Le vinaigre ne doit surtout pas cuire !
 Servir aussitôt.

dimanche 28 août 2011

Pizza bianca aux figues et "Sale & Pepe"

Les magazines du mois !
Et la fin de l'été arrivant bientôt,
ils consacrent beaucoup de reportages
et de recettes aux figues....


Notre "pizza bianca" vient de "Sale e Pepe",
avec quelques modifications notables.


Dans la recette originale,
il y a du coulis de tomates,
donc point de "pizza bianca",
et des noisettes sont ajoutées en fin de cuisson.

Notre variante :
on fait cuire la pâte à pizza avec
la mozzarella environ 20mn à four très chaud,
on ajoute un peu de gorgonzola
ou du mascarpone de gorgonzola,
des figues coupées en rondelles
ou en quatre,
selon les goûts,
et on fait cuire 5 à 10mn de plus,
le temps de faire fondre le gorgonzola.
Il est préférable également
que les figues restent un peu crues.

Une variante originale
de la "pizza bianca"
et au goût de saison !
Et ce plat au four
est redevenu supportable
avec le retour du mistral
et d'une température normale....

samedi 27 août 2011

Ma dernière séance (11) : les années 30

Voici l'avant-dernier extrait
de notre sélection des années 30,
avec "Drôle de drame".
.
Le titre du film servira à nommer
 la période de "non-activité militaire"
qui ira de septembre 39 à mai 40 :
"la drôle de guerre".
(en anglais, phoney war, « fausse guerre » ;
en allemand, Sitzkrieg, « guerre assise »;
et en polonais, dziwna wojna « guerre étonnante ».)
.
Comment ne pas citer en effet le fameux :
"Bizarre ? bizarre ?....."
.
Mais il y aussi :
"- Quoi vous avez invité l'évêque à dîner ?
- Non, il s'est invité tout seul..."

.

Il faut rappeler les circonstances dans lesquelles
a été tournée cette fameuse scène
du "bizarre... bizarre".
Chaque acteur avait fait le pari de soûler l'autre.
(Louis Jouvet et Michel Simon se détestaient...)
Pari évidemment réussi, les deux acteurs passant la journée
assis à tourner les prises avec du vrai champagne.
A la fin de la journée, chacun titubait et Jouvet alla
tout de même jouer au théâtre une pièce
dans laquelle Carné raconte qu'il fut excellent.
(source dvdclassik) (clic clic)

Crème de courgettes et d'épinards à l'estragon

Il fait encore très chaud
et une soupe froide
ne sera pas de refus !

Voici une
"crème de courgettes
et d'épinards à l'estragon",
proposé par le n° 24
de "La Cucina del Corriere".


On fait revenir 3 ou 4 courgettes
dans un fond d'huile d'olive
avec de l'ail pressé,
on ajoute 200g d'épinards,
frais ou surgelés,
une petite pomme de terre,
on fait rissoler un peu le tout,
on couvre avec du bouillon de légumes
et on fait cuire environ 20mn.
On ajoute des feuilles d'estragon,
et on mixe.
(On enlève du bouillon suivant
la consistance désirée : la recette prévoit
une "purée" donc,
quelque chose d'assez épais,
nous avons préféré faire plus liquide.)
On place 2 heures au réfrigérateur
et c'est prêt !

Bon week-end à tous !

vendredi 26 août 2011

"Brunetti se met à table et ça nous reste sur l'estomac...

Personnnellement,
je suis loin d'être un fan des romans
de Donna Leon.
Je serai assez d'accord avec
les jugements de
Hugin et Munin (clic clic)
"Les enquêtes du commissaire Brunetti s'articulent ainsi :
- le personnage central est un bon père de famille. Il rentre manger chez lui tous les midis pour retrouver sa femme (prof de littérature américaine) et ses deux enfants. Ne comptez pas sur un quelconque rebondissement domestique : le maximum d'intensité dramatique familiale auquel vous aurez droit dans cette série est quand sa fillette s'écrase le gros orteil sur le pied de la table. Son chef est bien évidemment un authentique connard : raciste, bête et arriviste. Brunetti est lui sympathique, ouvert d'esprit, intelligent et désintéressé. Sa personnalité est aussi lisse qu'une toile cirée recouverte de vaseline.
- Venise est à l'honneur. Le commissaire Brunetti passe tellement de temps à marcher dans ses rues ou à voguer sur un vaporetto que l'auteur s'amuse à nommer par le menu détail chaque rue qu'emprunte son personnage. Ne vous attendez pas à une description architecturale évocatrice, à un tableau social réaliste ou une plongée dans les strates de la population locale : c'est un Venise de carton-pâte. Le Palais des Doges, l'opéra, la place St-Marc... ce n'est pas un décor urbain, c'est une carte postale. Bien évidemment, Donna Leon  a vécu non loin de Venise quand elle travaillait à la base militaire américaine du coin, donc elle connaît les us et coutumes des italiens et se permet quelques piques cyniques sur les vénitiens. Donc ses personnages sont beaux parleurs, un peu fourbes, mentent aux impôts... Rien de tel qu'un point de vue américain pour vous donner le goût d'un pays.
- les enquêtes... Ce n'est pas compliqué : les notables sont tous plus ou moins pourris et les seconds couteaux ont de grandes chances d'être siciliens. Vous n'entendrez jamais parlé de l'appareil judiciaire, c'est à croire que les commissaires italiens n'ont aucune loi à respecter. Le nec plus ultra, c'est quand la secrétaire du commissariat claque des doigts et obtient les relevés de comptes des suspects ou la liste de leurs appels téléphoniques. Le mieux que l'on puisse dire, c'est que les enquêtes sont simplistes."




Michel del Castillo parle, lui, de
"Madone des Bobos" : (clic clac)
Une autre Fred Vargas, en somme...
"Pourquoi parler de Donna Leon, auteur honorable, artisan habile et consciencieux ? Elle symbolise la dégénérescence de la lit­térature, sa lente glissade, son américanisation. Elle fait des produits mécaniques, reproduc­tibles, à la fois différents et identiques, tels que les ateliers d'écriture en­seignent à les faire. Parce qu'on les lit avec plaisir, on en vient à oublier ce qui fait l'essence de la litté­rature, cette chose qui ne s'ap­prend pas: le mystère de l'homme, son opacité, sa nuit pro­fonde, cette obscurité où grouillent les monstres."
J'ai donc acheté ce "Brunetti passe à table"
sans grande conviction.
Et effectivement,
c'est une compilation
assez décevante
de recettes italiennes,
 avec l'ajout 
de quelques recettes vénitiennes typiques,
(on trouve même la recette des crêpes!),
d'extraits où Brunetti mange,
et quelques textes inédits,
sans aucun intérêt,
de Donna Leon.
Donc, un achat à éviter...

jeudi 25 août 2011

La sagne au pain carasaù : Un été en couleurs 10: vert, blanc et multicolore...

Aujourd'hui,
dernier message de cette rubrique
"Un été en couleurs".

Nous commencerons par du blanc
et de nouveau un petit clin d'oeil à Amartia
avec ce "tzatziki" (τζατζίκι).
On trouve maintenant d'assez bons yaourts
"à la grecque",
il est donc impardonnable de ne pas en préparer.


Le nôtre n'est peut-être pas des plus orthodoxes,
mais nous le trouvons excellent ;
nous ajoutons à un yaourt :
- du concombre coupé en petits dés
- une gousse d'ail pressée
- beaucoup de menthe ciselée,
- de l'huile d'olive et du sel.
Les proportions dépendant des goûts de chacun...


Une découverte récente de
"La Cucina del Corriere
pour le vert
cette crème aux haricots verts et au basilic.
D'une simplicité déconcertante :
faire cuire des haricots verts
dans du bouillon de légumes,
les égoutter en gardant un peu de liquide de cuisson,
les faire revenir dans un fond d'huile d'olive et d'ail,
et mixer le tout avec beaucoup de basilic.
On ajoute du liquide si l'ensemble paraît trop épais.
Crème à servir glacée de préférence...
mais on peut la manger chaude.


Et enfin, 
pour terminer en beauté,
cette découverte de l'été,
ces "lasagne froides de pain carasaù
au pesto de Portofino" :
association entre les saveurs et les produits
de la Sardaigne et la Ligurie.


Le pain carasaù étant extrêmement friable,
il faut passer (rapidement) les feuilles
sous l'eau du robinet et on peut ainsi
les découper en carrés de "lasagne".


On fait compoter au four de petites tomates cerises
(1h à 150°)
avec de l'huile et du vinaigre balsamique
et on les laisse refroidir quand elles sont bien confites.
On confectionne un "pesto de Portofino" :
du pesto avec des tomates.
On raconte
qu'un restaurateur de ce petit port très à la mode
manquait de pesto pour une grande tablée de convives,
il décida alors d'allonger
la quantité dont il disposait
avec des tomates bien mûres.

On fait alterner une couche de pain carasaù,
une couche de pesto,
des billes de mozzarella,
des tomates cerises confites,
une tranche de pain carasaù,
des tomates fraîches coupées en tranches,
des billes de mozzarella, et ainsi de suite...
On peut également ajouter
des copeaux de parmesan,
et on termine par des feuilles de basilic
pour la décoration.
On place environ 2 heures au réfrigérateur
et on sert aussitôt.

Bon appétit
et merci à tous ceux
qui ont suivi,
commenté
et encouragé cette rubrique estivale.

mercredi 24 août 2011

Ma dernière séance (10) : les années 30

Aujourd'hui,
clin d'oeil à Irénée,
 avec le "Schpountz" de Pagnol (1938),
celui qui n'est pas "bon à rien",
mais "mauvais à tout" et
qui n'arrive pas à vendre
les "anchois des Tropiques"
dans l'épicerie familiale.


Je rappelle l'expression marseillaise
pour parler de quelqu'un qui a les yeux cernés :
"Avoir les yeux bordés d'anchois"...

mardi 23 août 2011

Les recettes d'Emilie-Romagne - 1 -

Cet été,
nous avons effectué
un premier travail de défrichage
(avant une étude in situ en Octobre...)
sur les recettes de la région
Emilie-Romagne,
 région qui va du Piémont à l'Adriatique,
et qui forme une transition entre l'Italie du Nord
et l'Italie centrale.
Parme, Piacenza, Modène, Ravenne,
Ferrare, Rimini et évidemment Bologne
sont les villes les plus célèbres.


C'est la région des constructeurs automobiles italiens
de prestige :
Ferrari à Maranello,
Maserati à Bologne,
Lamborghini à SantAgata Bolognese,
De Tomaso à Modène,
Ducati à Bologne...


C'est la région du "culatello" :


de la "mortadella" :


du vinaigre balsamique
(dont nous reparlerons)
et surtout du Parmesan !



Mais aussi de la "piadina",
dont nous parlerons un peu aujourd'hui...
(Plein de photos, ici...)


Le poète italien Pascoli disait qu’il s’agissait du « pain national des Romagnols » et que « rien n’est plus synonyme de Romagne que ce pain de chez nous. »
Par « piadina » ou « piada romagnola », mais aussi « pie, pjida, pièda, pji, pida romagnola » (ses multiples noms en dialecte), on entend une galette faite de farine de blé, eau, sel et, selon les endroits, quelques autres ingrédients (comme des corps gras par exemple). La « piada » classique romagnole est faite à la main, étalée fine au rouleau et cuite à feu vif sur une plaque de terre cuite.
On  obtient ainsi une grande galette plate et tachetée de brun comme une crêpe, friable, tendre, au goût délicat, que l’on consomme pliée en deux et fourrée de charcuteries locales, fromages coulants, herbes de campagne et accompagnée d’un bon verre de « Sangiovese di Romagna » ou farcie de légumes.

Il est impossible d’affirmer quelle est la seule, vraie recette originale. Il y a trop de variantes locales, voire familiales, pour pouvoir en écrire la formule exacte, incontestable. La « piadina » paysanne se fait avec de la farine, du saindoux, du bicarbonate de soude et du sucre. La version la plus rustique se prépare sans saindoux et avec de l’eau au lieu du lait :
I N G R E D I E N T S  pour 4 personnes  
400g de farine
 60g de saindoux
  1 cuillère à café de levure
1  verre de lait
sel

 Mélanger tous les ingrédients dans un saladier, ne pas travailler longtemps la pâte afin d'éviter qu’elle forme des boules. Laisser reposer environ 1 heure.
 Former 4 « piadine »  en les travaillant au rouleau à pâtisserie.
 Faire chauffer une grande poêle et les faire cuire l’une après l’autre 3 minutes de chaque côté.
 Servir aussitôt avec de la charcuterie ou du fromage.
Aujourd'hui, on achète presque exclusivement
les "piadine" dans les boulangeries
ou dans des "kiosques" sur le bord des routes
de la région : voir ici,
on peut aussi essayer sur Internet,
à cette adresse ! (clic clic)

Bon appétit !

lundi 22 août 2011

Ma dernière séance (9) : les années 30

"M le maudit" de Fritz Lang (1931)
"Un meurtrier d'enfant jette les habitants d'une grande ville allemande
dans la terreur et l'hystérie si bien que la police et la pègre 
se mettent toutes les deux à sa poursuite.
Des avis de recherches sont lancés
et une récompense est promise." (Wikipedia)


"Cambrioleur et graphologue,
police et pègre s'allient objectivement
pour retrouver celui qui dérange
l'ordre économique pour la pègre,
 l'ordre moral et politique pour la police.
Par le montage, Lang révèle ainsi la similitude
entre la pègre et la police,
ces deux faces d'une même société.
Seules les méthodes diffèrent,
la pègre cherche des traces dans le présent,
la police des traces dans le passé."
Cinéclub de Caen (clic clac)


« On a coutume de réduire
à son anecdote,
c’est à dire de n’y voir que le cas
pathologique offert par un assassin d’enfants,
cas admirablement exposé et incarné par Peter
Lorre avec une science de comédien qui tient du génie.
On sait qu’un fait divers se trouve à la
base du scénario. Il s’agit d’un sadique
qui répandit la terreur en Allemagne en 1925 et qu’on
désignait sous le nom de
« Vampire de Dusseldorf ».
Cette manière d’envisager une oeuvre (…)
en diminue singulièrement la portée. Car le film exprime
une violence expressive exceptionnelle,
à la fois l’esprit d’une époque et celui d’une société
définie :
en 1931, il possédait des accents prophétiques.
aux enfants des sucreries ou des ballonnets,
est un homme qui souffre
d’abord d’un mal social.
En lui, les contradictions d’un régime économique et politique
atteignent un stade de
virulence dangereuse et sa maladie psychique
 n’est en définitive que celle, personnalisée, de
la la république de Weimar agonisante le long de ces rues sans joie,
de ses files de chômeurs,
tandis que sous le couvert du socialisme,
le nationalisme revanchard plante les premiers jalons
de « l’ordre nouveau ».